Quand Doux plume les travailleurs

Publié le par Emgann MGI

Déjà connue des Bretons pour sa capacité à mal payer ses employés malgré un travail peu agréable et pour leur imposer des horaires à sa guise (notamment un récent remaniement des horaires sans consultation à leur égard), l'entreprise s'est illustré une fois de plus en proposant aux salariés actuellement fortement mobilisés une augmentation de 0,5% pour cette année, soit... 4 par mois. Aucune grêve n'est facile, mais la réponse de la direction du groupe Doux est une véritable insulte à des travailleuses et travailleurs qui ont le courage de réduire leur déjà faible paye pour se mobiliser. Eux préfèrent lutter plus pour gagner plus, et ce malgré le mépris de leur direction qui a même refusé de les recevoir lors de leur dernière journée de grêve.

Ce conflit social, comme celui de la COOPERL, pose aussi des questions sur la viabilité économique de larges zones de la Bretagne où les seuls emplois pour les jeunes non qualifiés sont offerts par des groupes agroalimentaires pouvant imposer leurs conditions salariales et d'horaires, encourageant ainsi l'exode de cette partie de la population cherchant de meilleures conditions de vie et un travail correctement rémunéré. L'équilibre entre les territoires ne passe assurément pas par une économie à activité unique.

Il nous apparaît nécessaire que ce soient les Bretonnes et les Bretons qui puissent bénéficier au sein de structures représentatives et véritablement démocratiques d'un pouvoir sur leur économie, ce afin d'une part de favoriser la pluricité des secteurs d'emplois pour ne pas laisser à quelques grands groupes le pouvoir sur des régions entières de la Bretagne et d'autre part afin de contrôler et éventuellement de sanctionner financièrement les entreprises traitant leurs employés comme de la sous main-d'œuvre. D'autres journées d'action sont prévues par les travailleurs de Doux ; nous leur apportons ici tout notre soutien. Plus généralement, c'est l'ensemble de la population bretonne qui doit se mobiliser pour lutter contre des comportements précarisants de certaines entreprises et pour choisir son destin elle-même.

Enfin, tout en respectant l'indépendance politique des organisations syndicales et celle des salariés, il nous semble important de redire combien il apparaît nécéssaire de faire converger dans des journées d'actions unitaires les salariés du privé et du public ; c'est la seule façon de gagner collectivement des acquis pour nos salaires et notre pouvoir d'achat.

Pour Emgann MGI,
F. Oger

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article