Langue bretonne : rien à attendre du Parlement français

Publié le par Emgann MGI

 Lod deus an dud a labour evit kas ar brezhoneg war-raok er gevredigezh hag ivez ur bern tud 'zo e Breizh a seblant bezañ bet dipitet gant nac'h ar Stad c'hall, dre vouezh ministrez ar Sevenadur, Christine Albanel, da anavezout ar brezhoneg ha yezhoù all ar Stad e Bonreizh c'hall. Hervezi eo raktreset ul lezenn ; deiziadur ebet, avat, n'eo ket bet divizet c'hoazh.

 

Evit Emgann MGI, n'en deus ar brezhoneg netra da c'hortoz a-berzh ar Stad c'hall. Anat eo, n'eo ket ul lezenn bilpous ha war ar marc'had a-enep ar Vonreizh (nac'het eo bet start gantañ cheñch mellad 2 a zisklerie e oa "galleg yezh nemeti ar Republik") hag a roio deomp ar binviji evit kas hor yezh war-raok. Ouzhpenn-se e c'hell seblant iskis e vefe tu gant kannidi Pariz, Charentes pe Sarthe 'zo dibab dazont yezhoù evel brezhoneg, euskareg, katalaneg pe elzasianeg...


N'eo ket ar Stad-se en deus bountet war-zu digoradur ar skolioù brezhonek kentañ dre soubidigezh, n'eo ket gantañ e vez skignet ar muioc'h a vrezhoneg war e chadennoù lec'hiel tele pe radio, n'eo ket gantañ e vez kalonekaet an embannerien pe ar strolladoù sonerezh e brezhoneg pe e vez lakaet e plas koulzadoù evit lak ar familhoù da enskrivañ o bugale e skolioù divyezhek : graet e vez gant ar Vretoned o-unan. Ar Stad a blij dezhañ disteraat amzer-skignañ hor yezh en tele pe er radio, a nac'h digoradurioù skolioù divyezhek nevez en ur c'has ar CRSed a-enep d'ar gerent pa fell dezhañ. Fellout a ra dezhañ ivez derc'hel gant ar galleg nemetken 'barzh er melestradurioù hervez mennozhioù kozh-Noe ha digomprenabl e-keñver e brezegenn diwar-benn "Reizhioù ar Mab-den".


Arabat deomp faziañ : n'eus ket moaien kaout fiziañs en ur Stad ha n'en deus na youl na c'halloud da vont war-raok war an dachenn-se. Evel en amzer dremenet eo ar Vretoned a cheñcho an traoù. Tommoc'h-tommañ int ouzh ar yezh, evel ma vez diskouezet da skouer gant sontadegoù 'zo. Ar gudenn nemeti a zeu deus ar galloud deus an diouer a c'halloud lec'hel evit lakaat e pleustr o youl.


Da geñver azgoulenn ar rannvro evit an treuskas galloudoù evit an deskadurezh e brezhoneg, ne soñj ket deomp e vo gwall efedus, dre ma vo nac'het kazi sur gant ar stad. Goude pevar bloaz er c'huzul rannvro e welomp mat tre peseurt pouez dister tre zo gant votadegoù a-rouezhel ar rannvro war dachenn ar yezh hag hec'h implij er vuhez pemdez.

 

Brav eo derc'hel tabutoù etre mignoned e Pariz evit un disoc'h dister tre ha goulenn traoù a vo nac'het ouzhimp evel ma ra ar rannvro, met n'eus ken met pa vo ur Parlamant e Breizh gant galloudoù war dachenn ar yezh, an deskadurezh ha kement tra a-denn deus hon buhez pemdez e vo moaien da zifenn ha da saveteiñ hor yezh vroadel. Poent bras eo d'an dud a labour evit yezh ha sevenadur Breizh kompren hag embann an dra-se.

Emgann - Emsav an Tu Kleiz evit Breizh Dizalc'h

Une partie des personnes luttant au jour le jour pour défendre et promouvoir la langue bretonne dans la société ainsi qu'une part de la population bretonne a pu ces derniers temps afficher son dépit et son incompréhension face au refus du gouvernement, par la voix de la ministre de la Culture Christine Albanel, de reconnaître le breton dans la Constitution française. Une loi pourrait par ailleurs être mise en place à ce sujet, mais aucun calendrier de travail n'a été décidé jusqu'à présent.


Pour Emgann MGI, la langue bretonne n'a rien à attendre de l'Etat français ou de ses instances en la matière. Ce n'est pas une loi supplémentaire, tiède voire même inapplicable du fait de son anticonstitutionnalité (la modification de l'article 2 de ce texte, qui rappelons-le une fois de plus stipule que "le français est la langue de la République" étant toujours hors de question pour l'Etat) qui va donner à notre langue les moyens de se développer. On peut également s'interroger sur la légitimité de certains députés parisiens, charentais ou sarthois sur la question du breton, du basque, du catalan ou de l'alsacien...


Ce n'est pas l'Etat français qui a ouvert les premières écoles immersives en breton, qui diffuse le plus de breton sur ses relais locaux de télévision ou de radio, qui encourage et promeut l'édition de livres ou l'éclosion de groupes de musique dans cette langue, qui engage les campagnes pour le développement de l'enseignement bilingue ou immersif : tout cela, ce sont les Bretonnes et les Bretons qui l'accomplissement dans une majeure partie. C'est par contre bien l'Etat qui limite fortement les temps de langue bretonne dans l'audiovisuel, qui empêche les ouvertures de classes bilingues en envoyant parfois les CRS calmer les ardeurs des parents quand cela lui plaît et qui persiste à refuser tout emploi de la langue dans ses documentations officielles pour des positions idéologiques totalement en contradiction avec son discours masturbatoire sur les Droits de l'Homme.


Ne nous trompons pas : les changements ne viendront pas d'une assemblée qui à nos yeux n'a aucune légitimité ni aucune volonté d'avancer sur le sujet. Comme cela a souvent été le cas par le passé, c'est la population bretonne elle-même qui fera changer les choses. Elle est largement et de plus en plus favorable, comme le montrent notamment plusieurs sondages, à d'importants efforts en la matière ; le nœud du problème réside comme sur de nombreux autres sujets en l'absence de pouvoirs réels entre ses mains pour accomplir ses volontés. L'Etat nous méprise : il ne tient quà nous de le mettre hors-jeu !


Nous ne pensons pas que la demande de transferts de compétences pour l'enseignement en breton de la part de la Région sera efficace, d'une part parcqu'elle sera refusée à coup sûr par l'Etat, et d'autre part parce qu'après quatre ans de présence d'élus parfois favorables à langue bretonne au sein de cette assemblée, les Bretons ont pu se rendre compte du poids faible et symbolique de ses pouvoirs en la matière.


Il est peut-être divertissant de tenir des causeries entre amis à Paris à ce sujet pour un résultat médiocre et inapplicable, mais il est pour nous clair que ce n'est que lorsque nous disposerons d'un Parlement en Bretagne dôté de compétences dans les domaines de la langue, de l'enseignement et de tout ce qui touche à notre vie quotidienne que nous pourrons efficacement défendre et sauver notre langue nationale. Il serait urgent à tous ceux qui travaillent et promeuvent la langue et la culture bretonne de comprendre et de lutter pour cela.

Emgann MGI

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